Nous allons considérer ces deux aspects :
- ne pas avoir trop de stabilisant
- utiliser du sel pour adoucisseur ou spécial piscine mais sans adjuvant
Le stabilisant
L’acide cyanique ou cyanurique ou un de ses dérivés agit comme protecteur du chlore, lorsque celui-ci est soumis aux UV du soleil. L’énergie des UV solaires casse les molécules d’acide HOCl. Le mécanisme de réaction est alors le suivant: 2HOCl -> 2H+ + 2Cl- + O2.
Quand vous utilisez un galet de chlore, celui-ci contient approximativement 50% de stabilisant. Ce dernier ne disparaît pas et se concentre dans l’eau de la piscine. C’est pourquoi, lorsque l’on utilise des galets de chlore, il est conseillé de vider 1/3 de l’eau de sa piscine tous les ans (et de polluer l’environnement).
Le stabilisant a pour principale fonction de protéger le chlore. Son inconvénient majeur est qu’il diminue l’oxydation des éléments pathogènes, c’est à dire que plus vous mettez de stabilisant moins la désinfection est efficace au point de la neutraliser complètement. Et moins la désinfection est efficace, plus les organismes pathogènes se multiplient. C’est pourquoi, les pisciniers vous recommandent de filtrer 24h/24 quand la température est proche de 30C°.
Electrolyse du sel et stabilisant
Une électrolyse du sel bien menée nécessite peu de stabilisant voire pas du tout. Quand cela est nécessaire, le taux de stabilisant idéal se situe à 15mg/l environ. On peut aller jusqu’à 25mg/l.
Le deuxième pallier est compris entre 25 et 40 mg par litre.
A partir de 50 mg/l ce n’est plus acceptable, les problèmes vont bientôt arriver si la piscine est fréquentée.
Du point de vue administratif, dans les piscines publiques il est acceptable d’avoir 70 mg par litre. Il ne faut pas s’étonner s’il y a des contaminations. De nombreuses marques recommandaient d’utiliser une quantité de stabilisant comprise entre 50 et 100mg/l. Bien que cela existe encore, la pression du public, grâce à son information, est devenue telle, que cela change progressivement. Pourquoi une telle quantité était-elle conseillée ? Simplement parce que les appareils produisaient peu. Aujourd’hui, les marques qui s’alignent autour de 25 mg n’ont tout simplement plus de garantie sur les électrodes de leurs cellules ou celle-ci est réduite.
Votre électrolyseur peut très bien fonctionner sans stabilisant, mais dans ce cas je vous suggère :
- 1) d’appliquer un coefficient de 1,5 au volume de votre piscine si vous êtes au sud de la Loire
- 2) de réserver la moitié au moins du temps de filtration après 18h
Vous verrez que si votre filtration est de qualité, vous n’aurez jamais vu une eau aussi parfaite et translucide. De plus, vous ne polluerez pas et vous pourrez boire la tasse (enfin, pas trop).
Le sel
Celui-ci doit être le plus pur possible. Une norme a été créée (EN 16401) mais n’a de sens que si l’on sait interpréter ce qu’il y a de véritablement écrit sur l’emballage (comme par exemple : à base de sel norme EN xxxx et dont on ne vous renseigne pas de ce qu’il y a en plus). Depuis peu, même les sels pour adoucisseurs contiennent un additif (E535 ou E536) préjudiciable à la qualité de l’eau et au bon fonctionnement d’une cellule d’électrolyse de qualité. Reconnaissons aux fabricants de sel, la capacité de nuire à un procédé non toxique.
Il y a quelques années de nombreux liners finirent par devenir poreux. Le sel a été accusé de tous les maux, ce qui a conduit à la rédaction d’une norme. La réalité était toute autre, c’est que ces liners étaient de qualité moyenne, que le défaut principal venait de l’électrolyseur dont la cathode de la cellule était reliée à la terre. Il reste encore de nombreux électrolyseurs de ce type. Ajouter un additif permet également de vendre un sel plus cher, et il faut reconnaître que ce sera désormais le passage obligé: acheter un sel spécial piscine. Vous n’en aurez pas besoin, si votre cellule est alimentée en 24 volts, la chaine de molécules qui se forment en surface des électrodes est aussitôt brisée.
Ve vous laissez pas impressionner non plus, par une certaine marque de sel qui écrit:
il est nécessaire d’utiliser, comme nous l’avons vu, un sel de grande pureté à teneur réduite en calcium et magnésium. En effet, une teneur trop élevée de ces substances provoque un phénomène de désurfaçage des électrodes altérant ainsi fortement leur longévité.
Ceci est faux. Il y a plus de calcium et de magnésium dans votre eau qu’il ne peut y en avoir dans le sel. De plus, la longévité n’est pas altérée par le désurfaçage des électrodes mais par un phénomène de passivation.
Désormais, il est préférable d’utiliser un sel spécial piscine composé exclusivement de sel répondant à la norme EN 16401, et de faire, si c’est nécessaire, l’ajout de stabilisant séparément. D’une part c’est plus économique et d’autre part c’est plus sérieux. Vous ne ferez l’appoint qu’une fois tous les deux ou trois ans. Votre eau ne sera jamais sur stabilisé, vous aurez une maîtrise totale de votre eau, vous vous éviterez bien des désappointements.
Depuis peu, du sel spécial piscine, sans adjuvant, sans stabilisant, sans etc. est mis sur le marché. Il faut fouiller un peu, insister auprès de son fournisseur. Mais faites toutefois attention : vous devez pouvoir lire sur l’emballage ce que le sac contient 100% de sel répondant à la norme EN 16401. Ce dernier est juste un peu plus cher que le sel pour adoucisseur.